Dix ans…
C’est le temps que vous pouvez attendre avant de pouvoir acheter une Rolex Daytona chez votre détaillant.
17,7 millions de dollars…
C’est le prix de vente aux enchères d’une Daytona « Paul Newman » en 2017. La deuxième montre bracelet la plus chère au monde.
Depuis maintenant 60 ans, c’est un incontournable de l’univers horloger.
En moins de trois générations, elle atteint le statut d’icône et fait rêver des milliers de collectionneurs grâce à ces références mythiques.
Découvrons ensemble son histoire.
Inspirée de la course Daytona
Hans Wildorf , le fondateur de Rolex, est un génie du marketing.
Pour faire parler de sa marque, il offre régulièrement à des athlètes l’opportunité d’en devenir ambassadeur.
Ascension de l’Everest, traversée de la manche à la nage… Ces exploits du début du vingtième siècle sont associés à la marque Genevoise.
Aux États-Unis, une course fait beaucoup parler d’elle grâce aux records de vitesse réalisés sur le circuit. C’est la course de Daytona Beach, en Floride.
Un pilote Anglais participe particulièrement à la renommée de l’évènement : Sir Malcolm Campbell. Ce pilote repousse les limites de la vitesse et réalise de nombreux records au volant de son automobile baptisée « Bluebird », notamment l’exploit d’atteindre 396km/h !
C’est donc naturellement qu’il se fait remarquer par H.Wilsdorf, qui lui propose de devenir ambassadeur Rolex.
Campbell accepte alors de porter une montre pendant ses courses, mais refuse toute compensation. Ce jour là, Il bat trois fois de suite son propre record à Daytona Beach pour l’emmener jusqu’à 445,32 km/h !
L’intérêt de la marque pour la course automobile s’officialise en 1962 quand Rolex devient le sponsor et chronométreur officiel de la course Daytona.
Le début d’une belle et longue histoire entre la marque et le sport automobile.
L’effet Paul Newman
Paul Newman est à la Rolex Daytona ce que Jane Birkin est à l’Hermès Birkin (notre article sur le célèbre sac ici).
Comment parler du modèle sans évoquer l’acteur Américain ?
La célébrité adore le chronographe, plus particulièrement dans sa version « cadran exotique »
En 1969, il tourne le film Winning. Il incarne un pilote de course. Il apprend à piloter pour le rôle et se passionne pour la vitesse.
Son épouse, Joanne Woodward, craint l’accident.
Elle lui offre alors la montre avec gravé la désormais célèbre inscription:
La montre ne quitte pas son poignet pendant des années.
En 2017, elle est revendue aux enchères pour l’impressionnante somme de 17,75 millions de dollars chez Philips, à New York. Une somme record en faisant la deuxième montre bracelet la plus chère au monde.
Évolution du modèle Daytona
Avant d’arriver au modèle que nous connaissons aujourd’hui, le chronographe connaît quatres phases majeures de développement:
Phase 1, « Pre & early Daytona » de 1963 à 1987:
Les premiers chronographes avec le cadran Daytona n’en portent pas la nom. On parle alors des versions Pre-Daytona. Ce sont des modèles à mécanismes manuels, baptisés Le Mans.
L’appellation Daytona fait son entrée en 1965 avec la référence 6239. Le modèle connait de nombreuses évolutions à travers ses références – aujourd’hui mythiques – jusqu’en 1987.
C’est sur une référence 6239 que les cadrans Paul Newman apparaissent pour la première fois.
Phase 2, « Zenith » de 1988 à 2000:
Commercialisé en 1988 au prix initial d’environ 2 500€ – contre 15 000 € aujourd’hui (!) – ce nouveau modèle innove par son esthétique et ses caractéristiques techniques.
Complètement re-dessiné, doté d’un mouvement automatique (Un mouvement Zénith 400 El Primero) étanche à 100 mètres et monté d’un verre Saphir, la Zénith reste pendant douze ans au sommet.
Phase 3, « Manufacture & Céramique » de 2000 à 2023:
Pour cette troisième génération de Daytona, la grande nouveauté est mécanique. En effet, le calibre 4130 du chronographe est entièrement développé et manufacturé par Rolex. Une première pour le modèle.
En 2016, la marque introduit un nouveau matériau qui équipe tous ses modèles: la céramique. Sa résistance aux rayures vient résoudre un problème rencontré sur toutes les générations précédentes.
Phase 4, « 126500 », de 2023 à nos jours:
Pour son soixantenaire, le modèle dévoilé lors du salon Watches & Wonders, introduit un nouveau calibre manufacture 4131. Le boitier est légèrement re-designé, mais conserve son diamètre de 40MM.
Les spéculations quant aux nouveaux modèles du soixantenaire étaient nombreuses. Il semblerait qu’un grand nombre de collectionneurs trouvent les modifications un peu légères.
Un investissement convoité
L’aura de la Daytona et la difficulté d’obtention d’une montre neuve en fait un investissement à forte rentabilité.
Son prix neuf augmente année après année, et les modèles sont toujours recherchés sur le marché de la seconde main.
Les modèles vintage présentent généralement des perspectives de rendement plus intéressantes, à condition d’être vigilant sur l’authenticité et l’état du garde-temps.
Si les performances du marché horloger sont légèrement en baisse suite l’explosion de la bulle de 2022, les performances sont toujours positives pour les investisseurs long-terme.
